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Une finale du feu de dieux

mythologie def

2010 : exaspérés par l’émergence de la télé-réalité et les scores insensés réalisés par la diffusion de la coupe du monde de la FIFA en short, les dieux décident de reprendre la main… ballon aux pieds !

 

Extraits tirés de :
« Et Pourtant Elle Tourne… Rond ! »
(Et Rond, Et Rond, Petits-Ponts, Crampons !).
Nouvelle écrite en « temps réel » autour de la Coupe du Monde de Football (en short)
2006, en Allemagne !

 

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La Pathologie Du Mythe
(Dieux Au « Ballon », Et Demis-Ronds).

Déçus, déstabilisés, et pour tout dire jaloux de l’importance démesurée prise par la Coupe du Monde de la FIFA 2006, les dieux décident de reprendre la main, d’organiser leur propre rencontre au sommet. Légitimement énervés par le statut de star, voire de « demi-dieu »,  accordé à certains joueurs humains, ceux-ci tempêtent, éructent, s’échauffent la bile, et les éclairs volent bas, pour la saison…

Rabroués par les multiples médias approchés, les différents sponsors et équipementiers sportifs estampillés « FIFA », ils décident de filmer eux-mêmes leurs futurs exploits puis de vendre les bandes au plus offrant par la suite.

Bien décidés à ne pas revivre l’échec de leur dernière tentative – la faillite des « Héros » et

« Géants » alors présents sur le pré Athénien – ils boudent franchement la sous-traitance et décident cette fois de s’y coller eux-mêmes. Depuis l’Olympe, ils envoient une délégation en Asgard (lieu de retraite des dieux nordiques) afin que de leur proposer un affrontement en deux rencontres « aller-retour » ; celles-ci élisant alors l’équipe « Championne des Dieux Champions ».

Afin de mieux comprendre leur attitude, il nous faut préciser ici qu’à l’Antiquité, la dernière rencontre en question avait tourné plus que court.

Un match entre Héros Antiques et Géants Nordiques, définitivement interrompu à la 56e minute de jeu, alors que les Nordiques menaient par 5 buts à 3 !

L’unique motif de cette légendaire interruption : Hercule ! L’homme le plus fort de la terre, connu pour ses colères brusques, incontrôlées, pour sa capacité à se déchaîner sans retenue. Un dérapage sans précédent, loin de toute action de jeu, qui aurait poussé l’arbitre (venu de l’Atlantide) à accompagner le joueur Grec hors des limites du terrain. Une violente manchette sur son adversaire direct Gunnlöd, en fait, qui (selon ses propres termes) l’aurait traité de :

« tu vas encore te cacher dans les toges de ta mère, la pute d’Homère ? ».

Les Grecs ayant jeté l’opprobre – et Zeus un éclair – sur l’arbitre, l’incident se serait rapidement mué en bataille rangée. Mêlé malgré-lui à l’incident, un des grands prêtres de l’Atlantide (garant du feu sacré) y aurait succombé en chutant malencontreusement depuis sa loge, happé par une main anonyme vengeresse. Une consternante disparition qui aurait provoqué l’éradication de l’île peu de temps après, aux dires de certains.

Une île mystérieuse, mythique, qui, selon les indiscrétions et rumeurs de l’époque, ce serait en fait sabordée en suivant comme la flotte Française en son Port de Toulon, quelques menus siècles plus tard…

Le défi est précautionneusement organisé en un temps record, grâce à la rapidité du messager

Hermès : celui-ci passant d’un camp à l’autre, d’une exigence à l’autre, en moins de temps qu’il n’en faut pour l’exprimer, contester ou ciller.

Histoire d’éviter tout problème insurmontable, ou difficultés d’interprétations, des règles précises sont patiemment instaurées, élaborées en commun avec l’assentiment des deux parties. Il y est spécifié que les participants ne devront pas faire usage de leurs dons

« spéciaux », mais qu’ils pourront, par contre, faire étalage de leurs « prédispositions » naturelles. Subtile nuance…

Très vite, une décision est prise. Le match « aller » se tiendra en Asgard, le 30 juin (veille de

France-Brésil) et le « retour » sur l’Olympe, le 7 juillet (à deux jours de la finale terrienne). Une date choisie avec soin, les montages et résumés des matches auront alors été reçus au préalable, deux jours avant la finale « humaine », par les médias du monde entier : afin que d’éclipser celle-ci et finalement minimiser son importance toute relative.

Quasi instantanément, les candidatures affluent en nombre, du côté Grec : chacun voulant participer à la fête et tuer ainsi l’ennui relatif né de l’immortalité (et de la disgrâce humaine) à grands renforts de coups de génies, courses folles et gestes techniques rares.

Hélas, conscient de la cohue engendrée par l’échéance à venir – et ne voulant surtout pas revivre les conflits internes générés par la Guerre de Troie en son temps – Zeus doit se résoudre à donner lui-même la liste des sélectionnés en vue de l’ultime affrontement. Ne connaissant que trop la susceptibilité de ses (presque) semblables, il dresse également une liste « cachée » et la garde bien au chaud : en cas de retrait non justifié ou départ fulminant de dernière minute.

Précis, connaisseur, fin tacticien, il dresse minutieusement la liste qui suit : Poséidon (Neptune), Hadès (Pluton), Hestia (Vesta), Héra (Junon), Arès (Mars), Apollon, Aphrodite (Vénus), Hermès (Mercure), Artémis (Diane), Héphaïstos (Vulcain) et Pallas Athéna (Minerve) bien entendu, sa création, sa favorite ! Enfin, il prend garde de ne surtout pas minimiser son importance et s’intronise capitaine de l’équipe (pour une fois qu’il pouvait y participer, il n’allait pas s’en priver !).

Côté Nordiques, Odin fit triste mine en voyant la composition définitive de l’équipe des

« poseurs méditerranéens d’en face » (comme il se plaisait à les appeler) que du très haut niveau !

Chez ses compatriotes, par contre, il n’y avait point pléthore de demandes ; sans compter qu’à la base, déjà, en temps normal, ils étaient carrément moins nombreux que les « sudistes » susnommés. Aussi, lorsqu’il communiqua à son tour la liste des sélectionnés, il décida d’opter audacieusement pour la mixité ; non pas, en y adjoignant des femmes – celles-ci devant vaquer comme de coutume à leurs occupations quotidiennes, réparatrices et nobles – non, en y mêlant, contre toute attente, dieux historiques et héros légendaires incontournables. Plusieurs raisons, il y avait, à la réalité de ce mélange bancal qui promettait d’être fort détonnant en termes de future cohabitation. La plus courue, tout d’abord, étant qu’un grand nombre de ces divinités reconnues s’était décidé à rester devant la télé pour y mirer passionnément les

« vrais » footballeurs ; d’autres, quant à « soi », désiraient tout simplement profiter de l’été pour festoyer égoïstement au frais ; d’autres encore, plus engagés, préféraient lutter contre la disparition de la couche d’Ozone, l’amincissement de la banquise et la déforestation exponentielle de l’Amazonie. « Une bande de francs-tireurs, rien de plus ! Renoncer à cet évènement unique pour si peu… Quel non sens ! » (une amère constatation, empreinte d’un fort dépit et lestée de divine incompréhension).

Par la force des choses, il fit donc don, via Hermès, de la missive suivante :

« Voici ma liste définitive, « Z ». Tu noteras que j’ai été obligé de faire quelques aménagements, côtés divinités… Je n’avais pas d’autre choix, tu t’en doutes bien ! Pour une fois, je t’envie ; enfin, jusqu’au jour du match seulement : celui de notre première et nette victoire ». Une liste de dieux resserrée, mais néanmoins impressionnante : Loki, Hoder, Thor, Baldr, Bragi, Freyr, Heimdall, et Tyr. Quant aux héros, ils étaient au nombre de quatre : Sigurd, Gunnar, Sigmund et Sinfiotli.

« Pourvu qu’il n’y ait pas de casse… C’est que je n’ai pas beaucoup de réserves… Moi ! » (se répétait-t-il alors à l’envi, regard vide sur doigts croisés d’anxiété légitime).

Auto-promu capitaine, Odin se devait de tout mettre en œuvre pour que la cohésion se fasse finalement entre ces divers caractères de cochon ; ces individualités peu habituées à la notion de collectif, peu en phase avec la réalité du groupe, peu empreintes à se sacrifier naturellement l’une pour l’autre.

La pièce ayant désigné Asgard, comme étant le théâtre de cette première passe d’armes sur pré, Odin eut peu de temps pour se lamenter, suite à un premier entraînement plutôt poussif, il fallait organiser le banquet au plus vite et éloigner les valkyries d’Apollon, les hommes en rut d’Aphrodite, ou d’Héra.

« Et puis tiens, puisque je suis chez-moi, je m’en vais tous et toutes les appeler par le nom que leur donnaient les Romains ! Je sais que ça les agace toujours et qu’ils n’apprécieront pas le futur résumé du match, quand celui-ci sera monté puis diffusé ! Leur défaite n’en sera que plus amère ! » (Odin, une coupe à la main, se fendant franchement la poire d’ébriété, tel un vulgaire humain en soirée estivale trop arrosée, au bar du camping).

29 juin : 23 h 30

Malgré un début de rixe vite maîtrisé, au moment des digestifs – œuvre de Vénus, comme souvent – les siens s’étaient plutôt bien comportés au final, niveau banquet d’avant-match, contrairement à ces frimeurs d’Hellènes qui annonçaient déjà leur victoire à venir sur le score peu flatteur de 17 à 1 !

Vendredi 30 juin : 20 h 55 (Asgard : lieu mythique, et nordique).

La température est douce, le temps sec, idéal, pour un match de cette importance. La pelouse est belle, régulière, tondue de frais, et la tension présente, quasi palpable.

À l’occasion de cette première manche, l’arbitre choisi par Odin le grand, est l’Italien Pier-Luigi Collina. Un choix qui aura fait sortir Zeus de ses gonds, le capitaine des « visiteurs » se demandant comment un être humain arriverait à suivre un tel match, son rythme effréné et ses multiples « particularités ».

Vendredi 30 juin : 21 h

Intimidé, mais surtout décidé à ne pas s’en laisser compter, l’arbitre libère les 22 acteurs de l’histoire, d’un coup de sifflet strident, appuyé, énergique.

1e minute de jeu :

Victime d’un tacle, à peine appuyé, Mars se roule au sol en couinant durant de longues minutes. Voyant qu’il n’obtient pas de carton jaune pour son adversaire direct Heimdall (habituellement gardien de Bifröst, le pont arc-en-ciel qui mène à Asgard) il se relève et repart se placer dans sa moitié de terrain en bougonnant.

3e minute :

Le premier but du match, œuvre des Grecs, surprend participants et spectateurs. Un premier centre tendu de Mercure, venu de la droite – anodin en apparence – que ne peut curieusement maîtriser Hoder, promu gardien de but au tout dernier moment ! Un choix étrange, la cécité d’Hoder étant connue de tous (même des Grecs) qui pousse Odin à remanier d’ores et déjà son « onze de départ ». Malmené par sa femme Frigga, qui avait insisté pour qu’Hoder fasse partie de l’équipe, malgré son handicap, Odin le remplace par Heimdall, un habitué du poste. Fier de son réaménagement tactique, il exile illico Hoder sur l’aile droite : « Au moins, même s’il ne sert à rien, là-bas, il ne pourra pas non plus nous en coûter un autre ! » (annonce notre dieu contrarié, élégamment drapé dans son manteau de nuages gris, mais mal à l’aise dans ses chaussures à crampons moulés).

Très vite, si le jeu s’équilibre ou tend parfois à s’annihiler, les occasions de but ne manquent pas. Il est à noter que les deux équipes évoluent en « 4-3-3 », avec Odin et Zeus placés délibérément en chefs de la défense : à la relance constante du jeu, aux remarques acerbes et gueulantes sonores.

17e minute :

Croyant marquer dans le but vide, Tyr à la mauvaise surprise de voir sa reprise repoussée sur la ligne, comme par magie ! S’apercevant immédiatement de la supercherie, Odin demande officiellement à Pluton (promu gardien de but des Grecs) de retirer son casque… Celui-ci ayant la particularité de rendre invisible, quiconque le revêt.

Prenant ses responsabilités, M. Collina siffle un penalty en faveur de l’équipe locale. Une courageuse décision qui s’avère pourtant être la dernière du genre : Minerve l’assommant en suivant d’une baffe sonore et destructrice…

Très vite, c’est la cohue dans la surface : Zeus ne supportant pas que l’on s’en prenne en réaction à Minerve, sa création à lui, et « alignant » Loki d’un court éclair bien mal placé !

Après un long temps mort, et l’intronisation au débotté de Ganesh (venu pourtant céans, en simple spectateur) dans le rôle de l’arbitre, la partie peut finalement reprendre.

Le penalty est néanmoins confirmé. Thor le tire alors en force, au centre, et trompe Pluton parti du mauvais côté. Le dieu des métaux (et du royaume des morts) écope d’un carton jaune au passage, pour s’être à nouveau servi du casque… Qui lui est retiré, séance tenante !

Dopé par cette égalisation, les Nordiques se ruent à l’attaque et marquent de nouveau par Sigurd, profitant d’une mauvaise passe en retrait de Junon, sur la remise en jeu !

Les Grecs sont sur les nerfs et Venus se demande tout d’abord, à haute voix, ce que Zeus peut bien lui trouver à cette « dinde mal attifée ». Puis, cynique, elle l’invite publiquement à venir se noyer à Cythère, dès leur retour peu glorieux au pays !

Sous les rires gras des Nordiques, Zeus demande solennellement une pause : afin que de séparer au plus vite ses deux déesses qui roulent toutes deux au sol, chacune fermement agrippée aux tresses de l’autre !

Le score est toujours de 2 buts à 1 en faveur des « locaux », et l’hydromel coule désormais à flot : porté à bout de bras par les accortes valkyries…

(Courte intermission menée sous degrés)

« Et une, et deux, et trois cornes, plus tard » : tout ce beau monde se retrouve sur le pré, bien décidé à en découdre de nouveau de la plus fraternelle des façons.

Seul petit changement à noter, effectué par Zeus, histoire de calmer tout son monde, la rentrée de Vulcain au poste d’arrière droit en lieu et place de Junon, profondément marquée par les récentes critiques (et les ongles) de Vénus !

L’œil soupçonneux, Neptune darde son ténébreux regard vers Ganesh, alors en grande conversation – rires à l’appui – avec Odin ; totalement décontracté, lui, comme quand on mène au score…

25e minute :

La partie s’anime, « boostée » par les déboulés supersoniques d’Hermès, plutôt en verve, sur son côté droit. Une rapidité hors normes, des crochets fulgurants, qui font souffrir le martyre au beau Baldr (si beau d’apparence et si blanc, qu’il en est lumineux, selon la légende).

27e minute :

Malgré la rare capacité d’Odin à boucher les trous et se multiplier en défense, ce qui devait arriver, arrive, et les Grecs égalisent. Un centre d’Hermès « au cordeau », repris de la tête – du trident, aux dires de Heimdall – par Neptune, qui catapulte la balle au fond des filets Nordiques

Carton jaune à Heimdall, pour contestation !

28e minute :

Pendant que les « visiteurs » se congratulent et chantent un hymne créé pour l’occasion, faisant « Odin » et « eau de boudin » rimer, la remise en jeu est rapidement effectuée. Bragi en profite alors pour redonner l’avantage aux « locaux » à la suite d’un tir tendu de plus de quarante-cinq mètres ! Les images ne permettent toujours pas de savoir où était passé Pluton à ce moment très précis, mais on le soupçonne de s’être fait coincer sous l’amas de joueurs (et remplaçants) en liesse, suite à l’égalisation… De l’histoire ancienne, désormais !

Rien à signaler de notable avant la fin de la première mi-temps. Les deux équipes passant plus de temps à régler leurs problèmes en « externe », qu’à véritablement s’occuper du ballon et de son éventuelle utilisation. À ce jeu, ce sont les Grecs qui l’« emportent », Mars étant sorti du terrain à la suite d’un tacle, puis d’un coup de trident appuyé de Neptune : excédé par les simagrées, plongeons et simulations perpétuelles du joueur Thrace, mais néanmoins partenaire…

Déçu, dépassé par la tournure prise par les évènements, Ganesh décide de mettre fin aux hostilités… avec dix bonnes minutes d’avance !

La mi-Temps est sifflée sur le score de 3 buts à 2 en faveur de l’équipe des Nordiques.

Les divers belligérants en profitent pour happer une corne de plus, la déguster en commun et se remémorer le bon temps « antique-jadis ». Tous se souviennent avec précision de la partie « Antique », de « l’incident Hercule », de la provocation de l’arbitre et de la bagarre qui suivit alors… Se rappelant, à cette occasion, que lorsque Hercule se calmait, et qu’il se reprenait, il montrait un repentir désarmant et acceptait humblement toute punition infligée. Il lui arrivait également de se punir lui-même, lorsque les autres inclinaient à l’absoudre (ce qui fait beaucoup rire Vénus, qui manque de s’étouffer littéralement dans sa corne en suivant).

Seconde Mi-temps !

De nouveau aux commandes, Ganesh souffle de sa trompe avec vivacité et les deux équipes reprennent la partie. Dès le début, on sent confusément que les Hellènes peinent à se remettre des effets de l’hydromel.

Malgré les efforts de Vesta – LE milieu récupérateur par excellence, le porteur d’eau classique – les dieux renâclent à la course et s’invectivent de nouveau à chaque erreur ou oubli défensif.

Lassé d’avoir à courir après un ballon qui lui échappe sans cesse, Diane stoppe soudainement son action. Apollon la rejoint, s’assied aux abords de la ligne médiane, agrippe sa lyre et vocalise avec grâce, au son du bienvenu Ars longa, vita brevis ! (L’Art Est Long, La Vie Est

Courte !). Attiré par la douce mélopée, Bragi (dieu de la poésie) se coule à leurs côtés et improvise, rivalisant de rimes riches et vers inspirés :

« Cythère est notre destin

Prométhée moi de bien le vivre

Plantons le soc, brisons le roc

Dansons le Rock, brassons la bière

De notre coeur éloignons Ragnarok !

Et s’il… ».

Une envolée brisée tout net par le manche de la hache de Thor !

Sentant que son « tour » est arrivé, Apollon fait mine de s’évanouir, immédiatement entouré (protégé ?) par une nuée de valkyries en émoi…

Inquiets, Odin et Zeus se concertent du regard : baffes et éclairs fusent alors de toutes parts et les dieux (et déesses) s’enfuient en couinant aux quatre coins du terrain. Visiblement excédé, Ganesh craque soudainement et inonde le terrain de ses larmes… Comme elle lui paraît loin, désormais, son Inde natale ! Zeus déclenche alors les éléments et dirige ses éclairs sur les belligérants : la pluie est dense, torrentielle, ce qui a le don de noyer sur le champ les ardeurs de tout un chacun !

Lorsque le match reprend enfin, les rangs sont clairsemés, des deux côtés.

Exit Baldr, Bragi, et Hoder (côté Nordiques) de même qu’Apollon, Vénus et Neptune, au rayon « divinités d’en face… ».

Profitant des espaces ainsi créés, les deux camps se rendent soudainement coup pour coup.

67e minute :

Thor et Loki remontent le terrain en petites passes courtes. Arrivé à hauteur de la surface de réparation, Loki dribble Minerve, qui, très en retard, le fauche avec dureté. Celui-ci s’effondre lourdement et reste étendu sur le sol en hurlant (cheville gauche émargeant désormais au rayon « pièce de musée »). Il est amicalement pris en charge par Apollon, qui, il y a bien longtemps, apprit l’art de la médecine aux hommes. Celui-ci ne peut que constater l’étendue des dégâts et le raccompagne définitivement sur le banc. Le coup franc qui suit est magnifiquement enroulé par Odin, « soi-même », de l’intérieur du pied gauche : une balle qui contourne le mur puis s’en va se ficher dans la lucarne de Pluton, sans que celui-ci n’ait pu esquisser le moindre geste.

4 à 2 désormais : ça commence à « chambrer » sévère, du côté des Gunnar, Freyr, ou Thor !

71e minute :

Bien décidé à ne pas en rester là, Mercure relance la machine. Il fait jouer les ailes de ses sandales et déboule sur le flanc droit. Habile, il crochète puis centre au deuxième poteau en direction de Vulcain, monté aux avant-postes, qui s’élève dans les airs et frappe le ballon avec détermination : celui-ci frappe la transversale et retombe… « derrière la ligne ! » (d’après Vulcain). « Non, non, devant ! », semble lui signifier Heimdall du geste, qui s’empare prestement de la balle et la dégage au loin !

Ganesh est alors pris à partie par Zeus, Minerve et Mars : tous trois furieux, en rage, flirtant carrément avec la ligne jaune. Face à son refus obstiné – celui de valider le but – ils en appellent au jugement des dieux : l’arbitrage vidéo !

C’est à ce moment que, profitant de la confusion générale, les Elfes et les Nains envahissent franchement le terrain. Objectif  déclaré : une hausse de leurs rémunérations, la fin de la flexibilité et une plus grande sécurité de l’emploi. C’est la cohue, puis la débandade.

D’un commun accord, les dieux décident d’en rester là pour se concentrer sur le match retour qui décidera seul du vainqueur.

Sur le court résumé de la partie, monté à la hâte par Odin, quelques heures plus loin, on peut y voir clairement Vénus, dans un coin, interroger les nains sur leurs dimensions intimes (geste à l’appui) puis s’éclipser, goguenarde, en compagnie de trois d’entre eux !

 

Desinit in piscem ! (Finit en queue de poisson !).

 

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