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Quelle était verte… M’avaler ?

Visuel livret Green River-12« Parce que l’électricité reste à la surface de tout corps…  conducteur ! ».

Une nouvelle de Jacques 2 Chabannes
librement adaptée de la chanson Green River de Elliott Murphy

Format 14,5×32,5 cm
28 pages sur 110 g
Couverture sur Iris Vivaldi 240 g
+ Mini-pince fantaisie
Série limitée à 100 exemplaires numérotés et montés à la main
+ CD bonus offert
Prix : 12 €

 

(extraits) 

« Humide et bouillonnant, j’étais – trop, parfois, on me l’aura souvent reproché ! Il paraîtrait même que c’est ce qui m’aura conduit ici, c’est ma foi vrai, rien à redire sur CE sujet – sec et brûlé, je finirai. De brindille à poussière en un éclair domestique distillé. C’est comme ça. C’est un fait. Avéré et jugé. Emballé et pesé sous cendres. Emprisonné.

D’un autre côté, j’aurai toujours plus ou moins vécu au jour le jour. Sans plan prédéfini ou auspices fouillés. Sans plan de carrière ou retraite. Non. Sans rien. Sans envisager autre chose que le lendemain ou le début de la semaine suivante, au mieux, et encore, lorsque j’avais calé un « truc » quelconque à une date très précise ; un rendez-vous incontournable que l’on ne pouvait, ni changer, ni avancer. Reculer, moi ? Jamais. Alors, bon, pour une fois que je connais mon avenir (trop) proche, pourquoi ne pas me détendre et tâcher de profiter un peu de cette vie autrefois « chaotique et singulière »… ».

« … Il semble alors « touché » et se tient coi, dans un silence gêné, empreint d’une retenue toute relative, quasi coupable des faits qui ne lui sont pas signifiés (« quand son front bas et lourd, pèse comme un couvercle… »). Lors, il ne tarde pourtant pas à digérer, puis répliquer de naïveté :

« C’est pourtant beau, une araignée… non ? Et puis, ces grandes toiles qu’elles bâtissent… c’est incroyable, non ? La nature est bien faite… Vous n’trouvez pas ? »

Moi (d’une voix atone, comme dans un souffle) :

« Vrai ! Je les aime bien, aussi. D’ailleurs, tiens, l’autre matin, j’en ai écrasé une en posant le pied GAUCHE sur le sol, dès le réveil. Sans le faire exprès, je le jure… votre honneur ! J’avais juste mal dormi et les yeux encore tout collés. Promis, je ne leur veux aucun mal, en général, à « elles« … »

Le Kiné (il enchaîne aussi sec, mais déglutit pourtant à grand bruit) :

« … Heureusement ! Elles ne feraient pas de mal à une mouche ! (Rire nerveux)… Elles les préfèrent en bonne santé, d’ailleurs, les mouches… Avant de les manger ! »

(Je réplique illico de sécheresse) :

« Comme nous, quoi ! C’est bien pour ça que vous êtes là, vous… Les « médicaux« … Vrai ? » (C’est laid, mais, j’ai pas su résister…) ».

« Tout aura en quelque sorte commencé par une chanson. Non, un riff, plutôt. Celui du John Fogerty de Creedence (Clearwater Revival) sur l’immortelle Green River. Une ligne mélodique brillante, une rythmique sur caisse claire qui pousse au cul et emporte tout à sa suite – tel un torrent un rien énervé qui a choisi de botter définitivement le cul aux poissons-chats qui le mordent et l’empêchent de (se la) couler paisible – une guitare qui cisaille de la corde en mode moulinets (de près ?) et des paroles pour donner vie à l’ensemble ; même si je ne leur ai prêté aucune attention, au début. Ce monument-là, extrait du « superextraépastrouillant » Green River (sorti en 1969) je l’aurai usé en boucle, sans merci, ni relâche. Une merveille contenant, outre ma « chérie d’amour à moi », des trucs à grimper au rideau de ma chambrette en beuglant que la vie est « belle » et l’existence « unique », nommés : Bad Moon Rising, Lodi, Wrote a Song for everyone, ou… Sinister Purpose ! ».

« En parlant de « but sinistre », ils font tout ce qui est en leur pouvoir afin de m’empêcher de me suicider, alors qu’ils ont d’ores et déjà prévu de m’éliminer. Et c’est moi dont on se méfie ou que l’on regarde de travers. Que l’on isole, aussi. Pire, encore, on se doit de trouver tout cela normal, moral. Quelle vaste connerie, que tout ceci, non ? C’est une question d’ego, et non de morale chrétienne… ».

« … On m’a souvent demandé ce que « ça » faisait, d’habiter avec quelqu’un qui n’est pas originaire du même continent, qui ne maîtrise pas votre langue à fond. Je n’en sais rien, à vrai dire. Même en faisant des efforts, c’est toujours dur, voire impossible, de rattraper une vie entière en quelques jours, semaines, mois ou années d’apprentissage sauvage (mais domestique). Peut-être, que, si nous étions restés plus longtemps ensemble, ou que j’avais fait plus d’efforts dans la sienne, cette langue difficile, pleine de pièges et changements quasi incompréhensibles, peut-être qu’alors, non, je n’en sais rien. C’est en tout cas très excitant, au début. Charmant, même. Et puis, même si certaines choses sont… étaient… parfois difficiles à faire passer – niveau humour et habitudes de vie, notamment – on compense aisément avec d’autres façons d’être, de se comporter ; celle de pouvoir se retrouver sur un tout nouvel « espace » vierge bâti à deux comme un pont jeté au-dessus de nos propres expériences, racines et cultures, par exemple. C’était bien, « ça ». « Ça » nous appartenait entièrement, vu que nous l’avions fondé à deux. C’était comme se balader sur une nouvelle terre oubliée, récemment découverte, ou bien diriger un État indépendant dont nous nous devions d’écrire la charte, l’histoire, les us et coutumes, le devenir… ».

« Ce tatouage, mal fait – vraisemblablement dessiné d’une main tremblante au cours d’une nuit agitée et alcoolisée perdue à Saigon avant de remonter au front, n’avait qu’un but unique : « montrer à ces putains de « Charlie » que je venais en paix. Je pensais qu’en les voyant en face de moi, je n’aurais qu’à jeter mes armes à terre puis ouvrir grand les pans de ma chemise, pour qu’ils me tombent dans les bras en voyant le signe « Peace and Love » mis à nu, tatoué sur ma poitrine, et, que… Si tout le monde le faisait, ça mettrait fin à la guerre ! Tu vois un peu comme j’étais con, hein ? J’avais passé trop de temps à écouter de la musique, à me gaver de drogue, de concerts au Fillmore de Bill Graham ; à lire les écrits de Ginsberg et Kerouac, aussi… Putain de Beat Génération et contre-culture ! N’empêche, que, ça a failli marcher une fois, ouaip ! Mais ce con de sergent a lâché une rafale et tué net le « Viet » qui avait laissé tomber son arme et qui s’approchait de moi en écartant les bras, lui aussi… Quel con, ce Joe Roberts, putain ! ».

 

CD « Green River »

J2C : Chant / Toutes Guitares / Percussions Pédestres / Bruits de Bouche / Arrangements / Coproduction / Buté de la Vision Finale…

Lof : Psychedelic GuitarWah-Wah sur refrains / Trouille Verte du « débutant » / Extrême Motivation…

Muriel : Chœurs « Soul » (et âme au diapason).

Yvi Slan : (Même Chose que Redemption).

François Fanelli (Sonics Mastering) : Superbe Mastering.

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